lundi 20 janvier 2014

La paix c'est niais

سلام, paix, paz, peace, 和, Frieden


Je vous écris aujourd'hui, après une réflexion dite de bisounours. Ni féministe, ni nailista, cet article va juste s'incruster là dans la catégorie "IDEAS". Y a quelques semaines, notre prof d'anglais nous a demandé de réfléchir sur un sujet de "TED Talks", si vous ne savez pas ce que c'est, je vous invite à aller voir leur site, il s'agit en fait de conférences dans lesquelles des intervenants défendent des idées, des valeurs, ou des sujets qui font réfléchir. Le but des "Technology Entertainment Design ideas worth spreading" étant, comme son nom l'indique, de propager des idées qui valent la peine d'être entendues.

Après en avoir regarder quelques uns, qui m'ont d'ailleurs beaucoup ouvert l'esprit, un en particulier m'a interpelée, celui de William Ury "The walk from "no" to "yes"". Après ça, flemmardise de vacances oblige, je n'ai pas vraiment réfléchi à l'idée que je pourrais développer pour mon devoir. Puis le dimanche avant ma rentrée j'ai commencé un brouillon sur la cause féministe, mais c'était trop, j'avais besoin d'un "feminism-break" après avoir entendu beaucoup trop de conneries en réponse à cette cause, cet article entre autres. Voilà sur quoi j'ai finalement débouché: LA PAIX !

Dans la vraie vie, je suis, contrairement aux apparences, un bisounours sur pâtes. Je ne pense pas être une pacifiste absolue parce que je pense que lorsque l'on te pousse à bout et qu'on en vient au physique, non, "celui qui laisse passer n'est pas le plus intelligent", on a beau être réfléchi et laisser passer, si dans les cas les plus grave, ça en vient à te tuer, c cho, je suis simplement et totalement opposée à toute forme de violence gratuite, BREF. Ma réflexion est basée sur un idéal pur et simple: la paix. Sauf que voilà, c'est en me concentrant sur cette paix tellement célèbre et si peu présente que j'en suis arrivée à pondre spontanément cet article.




Depuis notre plus petite enfance, limite dès la naissance, nos parents mettent tout en oeuvre pour qu'on vive dans un monde parfait, pour ne pas avoir à rencontrer de vrais problèmes, on nous enseigne la paix, il faut être gentil et pas méchant, il faut aider les autres, il ne faut pas se moquer, même dans les histoires qu'on nous lisait, le "happy ending" signifiait l'arrivée de la paix, sinon, ce n'était pas une fin heureuse. Quand t'es enfant, peace's everywhere.


Alors voilà, pourquoi nos parents nous inculquaient cette idée de paix ? Parce qu'ils y croyaient ? Ou parce qu'il faut l'apprendre parce que c'est juste un idéal social posé sur la table des idéaux ? Si c'est uniquement parce que "c'est bien la paix il faut l'apprendre aux enfants" sans y croire soi-même, ça ne sert pas à grand chose, et par constatation c'est malheureusement le cas chez la plupart des ménages.

Cette réflexion a été déclenchée par l'accumulation des guerres actuelles, au Moyen-Orient, en Afrique, des conflits sociaux en Europe, la montée du populisme et tout ça, une montée de haine tellement effrayante. Ça me fait penser qu'en 4ème, au collège, des élèves, dans un élan d'insolence, ont demandé à la prof d'Histoire à quoi servait son cours, elle n'a donc pas répondu, alors je lui ai demandé sérieusement, à quoi ça nous servait d'apprendre des trucs qui étaient déjà passés dans le temps. Et sa réponse a été "Pour ne plus commettre les mêmes erreurs qui ont été commises dans le passé". Cette phrase a été ma devise directrice pendant très longtemps, et jusqu'à aujourd'hui elle l'est en fait. Mais voilà, les erreurs du passé recommencent, la violence, les guerres SONT des erreurs du passé, et elles recommencent, l'occupation EST une erreur du passé, et elle recommence, les régimes totalitaires SONT des erreurs du passé, et ils recommencent, les conflits à propos des religions SONT des erreurs du passé, et ils recommencent, la faim en Afrique EST une erreur du passé, et elle continue. Alors qu'ont appris les dirigeants du monde de cette Histoire ? Qu'ont-ils compris qu'ils ne recommencent pas ? Que font-ils qui ne soit pas au détriment de l'humain ?


Non, notre monde actuel n'est pas tout noir, mais putain il pourrait être tellement plus clair avec RIEN, rien d'autre qu'en le voulant. Je veux dire bordel on ne se bat pas pour la paix, la paix on y a droit, ce n'est pas négociable, on ne mendie pas la paix, rien ne doit s'opposer à la paix, et sûrement pas les intérêts personnels ! Mais la paix n'est pas là. La paix c'est devenu un truc de niais. Et presque un gros mot.



Par simple énumération, aujourd'hui il y a encore des guerres des religions, comme en Égypte, où des assassinats de chrétiens coptes sont commis parce qu'ils sont simplement chrétiens. Pourquoi ? On nous apprend que la colonisation c'est mal, mais pourtant un État qui est né de cette même colonisation existe encore aujourd'hui, l'occupation de la Palestine est-elle plus légitime parce qu'elle sert les intérêts de l'Occident ? Voyez que la haine envers une communauté se répète, après les juifs, c'est maintenant la montée de l'islamophobie en Europe, à laquelle Zemmour propose leur expulsion ou leur transfert dans d'autres pays... Certes c'est plus gentil que les chambres à gaz, mais l'idée y est toujours. Pourquoi est-ce que ça se répète ? Aujourd'hui lorsque l'on parle d'apartheid, on en parle comme une pratique horriblement inhumaine, pourtant d'autre subissent l'exclusion, notamment les peuples nomades, les roms. Pourquoi ? Les conflits d'intérêt ont bien montré dans l'Histoire que l'on ne peut pas s'en sortir sans répercutions, pourtant ce qu'on appelle aujourd'hui les guerres ""d'intervention"" au Moyen-Orient et en Afrique (Syrie, Mali), "Printemps arabe", sont bien concrètes, et leur conséquences aussi !

Pourquoi est-ce que les mêmes actes se répètent dès qu'une cible change ? Pourquoi est-ce qu'on ne cesse de chercher notre bête noire, notre bouc émissaire ? Est-ce qu'on est censés rester là à constater que la seule différence est qu'aujourd'hui les photos sont en couleur ?


Juste avant d'écrire mon TED Talk, et de même pour cet article, j'ai à chaque fois penser aux aprioris, "La paix? Encore ?", "Non mais sérieusement elle parle de la paix ? Elle vit dans un monde de bisounours ?", "Allo c'est la vraie vie là". Je suis consciente qu'à première vue ma réflexion puisse paraître assez enfantine. Mais admettons, pensez-y juste un instant, à cette notion. Pourquoi elle existe, en quoi elle consiste. La paix a tellement été piétinée qu'elle a perdu toute crédibilité, et ça c'est le plus gros regrettable des faits, parce que si on ne croit plus en la paix, on ne s'attend à plus aucun acte humain. En y réfléchissant, j'ai, je pense, trouvé la clé de la paix. C'est ni un miracle, ni une formule magique, ni un acte insurmontable. Tout le monde connaît ça, on en entend tout le temps parler, les gens en ont marre qu'on leur casse la tête avec ça, mais c'est tout simple: il faut relativiser.
J'ai l'impression qu'à chaque fois que quelqu'un parle de relativiser, les gens sont prêts à lui tirer dessus tellement ce discours est agaçant. Oui mais il est agaçant parce qu'il est vrai, et qu'avec cette détestable montée de l'individualisme, MES PROBLÈMES PASSENT AVANT TOUT, je ne relativiserai pas car mon téléphone c'est ma vie, je vais m'évanouir si j'ai plus de batterie et me suicider si je ne pars pas en vacances à la plage. Je ne vais pas vous dire "oui mais la faim en Afrique euuuh..." alors que je n'y connais rien, OUI la faim en Afrique est une catastrophe mondiale qui devrait intéresser absolument tout le monde et être une priorité à tous les plans, mais visiblement la distance a un pouvoir d'auto-pardon impressionnant, c'est facile de ne pas y penser. Mais juste au coin d'une rue, quand un homme dort sur un carton par -10°C, comment peut-on être en paix ? Avec soi-même avec l'entourage, comment peut-on accepter ça ? Ce n'est pas parce que les idiots qui ont décidé que les règles sont les règles, au détriment de vies humaines, que l'on est forcé de trouver ça normal et de participer à rendre ça anodin. C'est indignant et ce n'est pas en s'y conformant que ça va changer !

Apprendre à relativiser s'acquiert avec l'éducation. En inculquant la tolérance, l'égalité à ses enfants,  ou à l'entourage attentif à notre discours de manière générale, ils leur sera plus facile de penser à regarder ailleurs, de penser aux autres. Ou même ne serait que d'introduire cette réflexion, pour qu'ils y pensent. Il suffit de vouloir que ça arrive, ça ne coûte rien, et ça a tellement de conséquences positives.

NON LA PAIX C'EST PAS NIAIS

Appelez-moi hippie, bobo, bisounours, naïve, appelez-moi comme vous voulez, qui ait pour but généralement de mépriser, je ne trouve pas que la paix soit un truc de gens naïfs, ce sont les esprits pervers qui en ont fait ça. On ne doit pas mettre la paix dans un scaphandre de verre en l'admirant et/ou en l'attendant, on doit agir pour changer nos manières de penser, pour réinsérer la paix dans nos objectifs.
Je pense avoir le droit de dire "Mon rêve serait d'avoir la paix dans le monde" sans jouer à la princesse ou faire une blague.
Les guerres ne sont pas normales, il faut garder ça en tête et réaliser que ce n'est pas difficile, il suffit d'y penser quand on est énervé, de repenser le problème, et de passer au dessus soi-même. Quand on est en paix avec soi-même, c'est le premier et le plus grand des pas, puisque rien ne nous atteindra si l'on décide que l'on ne veut pas de ces ondes négatives.

En hommage à Bradley Manning,  Edward Snowden, Nelson Mandela, Jason Russell et tellement d'autres
Sissi

3 commentaires:

  1. Salut, je trouve ton article super, il m'a fait pas mal réfléchir sur la question de la guerre et de la paix. D'abord, je pense que tu as raison, que chacun en tant qu'être humain se doit d'oeuvrer activement pour un monde meilleur. C'est vrai qu'aujourd'hui des tonnes de choses pourraient aller mieux si chacun se donnait la peine de regarder un peu plus loin que son propre monde. Néanmoins je pense que tu mélanges la guerre en elle-même et les horreurs qu'elle engendre et tu condamnes tout en bloc. C'est confus je sais mais je vais essayer de développer clairement ce que je pense.

    Pour moi, la guerre, avant d'être horreur/violence/cruauté/barbarerie est un acte politique. On ne peut ne pas voir que l'Histoire est pleine de conflits, de solutions, d'accords, d'alliances etc. Et en effet, lorsque la discussion est impossible, défendre ses intêrets par la violence semble être une alternative à considérer. On a déjà tous tapé (gentiment bien sûr) quelqu'un pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il nous rende quelque chose qu'on considérait nous revenir de droit. Alors quand il s'agit d'issues bien plus complexes comme le manque d'eau pour un peuple ou une violente famine, comment blâmer les chefs d'états qui ont et ont eu recours à cette pratique ? (bien sûr j'exclue les guerres déclarées pour des motifs immoraux/égocentriques)

    Alors vouloir la paix pure ce serait donc vouloir l'inaction, la soumission. Toi même tu l'écris, éviter le conflit perpétuellement n'est pas une solution simplement parce que le problème perdure. Une guerre, n'est-elle la promesse d'un accord ? Parce qu'au bout du compte, le vaincqueur gagne le droit de décider, c'est pas forcément la meilleure issue mais c'est déjà ça. Alors je ne pense qu'on aura ni que l'on souhaite avoir la paix totale et durable un jour parce qu'un conflit se doit d'être réglé. La dame du TED (soit dit en passant ce serait super cool que tu me le passes ��) manquait de profondeur dans ses propos peut être, parce que défendre la paix pour la paix ça ne veut rien dire.

    D'ailleurs, je ne suis pas d'accord avec toi, l'histoire ne se répète pas, apprendre l'Histoire du Monde à des jeunes esprits pour un monde meilleur, ça fonctionne. Regarde, il y a plusieurs décénnies on créait les premières instances mondiales. Je pense qu'elle est là la clé du problème, bien plus que la tolérance, c'est l'unité mondiale. On est passé de se battre entre hommes puis entre familles puis villes puis régions puis états. Le jour où on aura appris à aimer chaque homme parce qu'il est homme, peu importe son appartenance culturelle, peut être qu'on se battra en tant qu'espèce et pourquoi pas en tant que monde ? Peut être qu'on se rendra compte qu'un plus grand danger nous guette problablement genre la destruction de la planète ? Mais je disgresse.

    Tout ça pour dire que se concentrer sur l'arrêt des guerres n'est pas la solution. Ce qu'il faut c'est le respect, l'amour, l'empathie. Tolérer l'autre, accepter son existence sur la surface de la Terre, c'est très très peu. Si on aime, on partage, on respecte, on protège. C'est sûrement utopique mais pour moi, c'est la seule issue. C'est à ça qu'on doit s'atteler chaque jour surtout que le temps presse, les avancées scientifiques ont rendu la guerre chaque jour plus dévastatrice.

    Dsl pour l'anonymat, jsuis @minoe_19 sur le twittgame.

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  2. Après des mois d'absence je te réponds enfin (je me rends compte en fait que ça presque un an tout pile, donc je sais pas si ma réponse t'intéresse mais voilà au moins elle est là). Je vais juste commencer par ce qui me vient en premier: j'ai l'impression qu'au fond on dit/veut la même chose, tu dis que le plus important c'est l'amour et l'empathie, la tolérance, le respect, et je ne peux pas être plus en accord avec toi, parce que si on accordait la plus grande importance à ces critères, c'est (selon moi en tout cas) un chemin tout droit vers la paix!

    Maintenant sur la question des guerres, tu dis qu'avant d'être violences et destructions c'est d'abord un acte politique. C'est là où je suis totalement en désaccord et le point sur lequel je veux justement mettre le doigt. Un acte politique c'est assez abstrait aux yeux d'une population concrètement bombardée. Avant de commettre un acte barbare, on doit d'abord considérer le facteur "barbare", et ses conséquences, puisque si l'on part du principe que l'on peut se permettre d'atteindre la sécurité de vie d'un individu ou d'un groupe, pourquoi le groupe d'en face n'y aurait-il pas droit, et c'est justement ça le truc: il en a le droit (défense, qui peut vite se transformer en vengeance elle tarde), tandis qu'en apprenant à réfléchir des deux côtés, on se rend compte que la discussion faite de compromis nous mène à plus de positif et évidemment moins de dommages physiques et moraux (qui engendrerait haine et volonté de vengeance pouvant exploser à tout moment, et ainsi de suite pour un cercle vicieux).

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  3. Maintenant sur le fait que non on ne refait pas les mêmes erreurs qu'avant, je pense qu'en ce début de 2015 (et je ne parle pas uniquement des faits récents), je ne sais pas quel âge tu as ni où tu en es en Histoire, mais tu ne peux pas nier que si, les mêmes erreurs se répètent sur différents cobayes! Pourtant je suis d'accord que l'on a évolué, bien sûr, et un individu lambda dirait même "heureusement d'ailleurs sinon c'est grave", et c'est, je crois, ça qui me pose problème. Aujourd'hui on est conscient du chemin que l'Homme a fait, de son évolution, on passerait presque plus de temps à prendre conscience de cette évolution qu'on en négligerait la continuation! Je prends un exemple: quand aujourd'hui le français lambda pense qu'il ne peut (non pas par capacité mais par morale) porter atteinte aux droits fondamentaux parce qu'il vit dans le pas des Droits de l'Homme et du Citoyen (sur un autre plan ce serait le "je ne suis pas raciste mon concierge s'appelle Mamadou"), c'est presque bien mais non. Presque bien parce qu'il est convaincu de l'importance de ces valeurs, mais non, parce qu'il s'aveugle, il prend ces valeurs pour acquises, or pour arriver à convaincre que ces valeurs ont une importance fondamentale, des hommes ont passé je ne sais combien de caps de réflexion! Ce que je veux dire par là c'est qu'aujourd'hui on apprend trop facilement aux gens qu'ils sont dans une société évoluée, mais qu'on ne leur apprend pas du tout à continuer à faire évoluer cette société (évolution qui passe par la réflexion), la réflexion et la remise en question stagnent. À ça s'ajoute la normalisation d'actes barbares, comme la guerre, mais aussi des tonnes d'autres éléments négatifs. Donc si nos normes soient être empathie amour mais en même temps guerre violence c'est juste un gros fouilli avec une étiquette "nous sommes civilisés" dessus, et ça ne veut plus dire grand chose. Je crois être cohérente en pensant que l'on n'obtient ni la paix, ni l'amour, ni l'empathie, par le sang. Je crois que "We kill people who kill people because killing people is wrong" résumera très bien ma pensée.

    C'est pour quoi je parle d'éducation, et de volonté, si toi et moi, qui ne trouvons visiblement pas ça niais de réfléchir au concept de paix de manière sérieuse, diffusons notre volonté de penser positivement, d'inculquer le respect et la tolérance, la prise de conscience fonctionnera un minimum je pense. Mieux que de ne rien faire en tout cas. Et c'est pour quoi je finis, comme j'ai commencé, en pensant que l'on dit/veut la même chose, et que comme dirait Gandhi, peu importe le chemin que l'on prend tant que c'est pour arriver à la même destination.

    Sissi

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